.Nous partions avec deux potes pour 4 jours dans les Alpes, mais 3h après le départ c'était déjà fini pour moi.
Nous quittions les petites routes moyennement sinueuses de Franche Compté et entrons en Suisse où les premiers virages intéressants s'annonçaient... Ben je me suis fait avoir dès le départ, un gauche d'abord, sans soucis puis cet interminable droite (ici) sur un route large, un revêtement propre et pas un gramme d'humidité. J'y rentre sur un rythme correct, mais pas au-dessus de mes pompes. Mais je me rend compte qu'il est long le bougre, avec peut-être une tendance à ce refermer. Néanmoins je suis à l'aise, je ne quitte pas des yeux mon objectif et je continue sur mon filet de gaz. Cinq secondes plus tard j'étais par terre.
Analyse de la gamelle: je ne suis pas rentré trop vite car j'avais assez rapidement quitté le frein moteur pour le filet de gaz. J'étais légèrement déhanché, la tête vers l'intérieur du virage. Je devais avoir pas mal d'angle je pense, si j'avais eu mes tétines elle aurait surement frottée. Mais d'un seul coup mon cale-pied s'est mis à frotter
, je pense que l'arrière à déjà commencé à glisser ce qui a incliné la moto. J'ai redressé un micro-poil, quand ça frotte c'est pas terrible mais je dois finir mon virage sans me déporter... Mais à peine un peu redressée l'arrière fout le camps, je me retrouve en travers le cale-pied (voire le pot et la pédale de frein) raclant le bitume 
. A ce moment je me suis dit qu'avec énormément de chance je pouvais m'en sortir.... C'était sans compter sur la reprise d'adhérence brutale qui m'a finalement éjecté de la moto 
. J'ai encore en tête l'image du guidon et du sol et d'avoir senti le casque toucher le sol. La raison de la perte d'adhérence? Difficile à dire. Mon road 2 était encore bon, je l'avais stocké 6 mois dans mon garage, pas de raison qu'il soit mort et la pression était de 2,7. Pour moi le problème peut venir de la température. Bien qu'il ait eu 250km de chauffe, la température était de 12°, pas l'idéal pour prendre beaucoup d'angle avec ce pneu. Je suis sûr que ce virage est largement faisable à l'allure que j'avais, serais-je encore sur mes roues avec un pneu sport, on ne le saura jamais . Mais je pense que si j'avais vraiment déhanché je n'écrirais pas ces lignes en ce moment...Nous étions à trois et je fermais le convoi, mes potes n'ont rien vu et on continué. Ma bécane était sur l'autre voie, le long de la ligne. Une bagnole arrive je lui fait signe de ralentir. Elle sort de suite pour voir si je vais bien, j'essaye de relever la moto mais je sens une douleur à l'épaule, impossible de la bouger. Un autre gars s'arrête, m'aide à la relever pour la mettre de côté. Un rapide coup d'oeil me permet de voir que les tampons ont fait leur boulot. Mon écope, mon saute vent ont pris, mais une retouche sur noir devrait suffire. Le yosh a pris aussi, surtout sur la partie alu, au niveau des vis de fixation. Le mec me dit qu'il a un resto à deux minutes, qu'il roule la bécane jusque là-bas et la nana me conduit en bagnole. Là le mec me dit en déconnant "vous allez en plus vous faire voler la moto", je lui dit qu'il peut la garder, je suis gagnant au change (il avait une Audi RS4
![:]](./images/smilies/8.gif "Dan.San"){kind=small}
) . Il part avec la mob et je grimpe avec la nana. A ce moment mes potes avaient fait demi tour et on été surpris de voir un mec sans casque qui n'était pas moi sur ma moto 
. On les interpelle depuis la voiture et on va vers le resto. Là le mec nous propose de ranger la bécane dans son garage le temps de la récupérer et la nana (décidément très gentille... et charmante 
) se propose de me conduire à l'hôpital, à une dizaine de km. Et oui, j'ai très vite compris que ma douleur était ma clavicule très probablement cassée 
. Elle m'a lâché à l'hosto et j'ai oublié de lui demandé ses coordonnée, pour la remercier. J'ai encore du bol, c'est un petit hôpital, j'étais le seul client aux urgences . On fait les radio et pas la peine d'être médecin, la clavicule est cassée en deux avec un bon centimètre entre les deux bouts, plus des fragments qui se baladent... On m'a posé des anneaux claviculaire pour maintenir le tout.Il est 13h on a faim. La dame de l'accueil nous propose de nous prêter sa voiture pour aller jusqu'au resto
. Nous sommes presque gênés de tant d'attention 
et nous sommes allés manger un des bout de bidoche d'enfer 
.Au final j'ai fait appel à l'assistance de mon assurance qui s'occupe de rapatrier la moto et de me ramener à la maison. J'ai poireauté jusqu'à 19h à l'hôpital (on m'a installé devant la télé
) et je suis rentré en taxi. A 22h j'étais chez moi.Cette fois ci les dégâts sont minimes, pas de déclaration du sinistre. Mon cuir n'a presque rien, sauf l'épaule qui a dégusté. Là aussi les coques en titane ont fait leur effet. Le casque a un petit éclat, il faudra le changer
.Les conséquences de cette gamelle:
-j'aurais du mal à remettre un pneu type Road2.
-dorénavant quand je veux prendre de l'angle, je déhanche comme un goret.
-bien que mes deux chutes ne soit pas méchantes, je comprends de plus en plus ceux qui ont arrêté la route au profit de la piste...
-je ne ferais plus de moto en septembre
-deux gamelles et deux fois l'équipement à prouvé son efficacité! Sortez couverts
Je remercie encore ces gens qui m'ont aidé avec une gentillesse incroyable, c'était hallucinant
.Une fois de plus j'ai tapé un roman, si vous avez tout lu vous aurez un bon point
