Donc en gros, les survivalistes prévoient ce qu'il faut pour quand la société s'effondrera. Mais en comptant tirer sur les gens quand ces derniers auront besoin de la solidarité de leurs congénères, ils participeront à, aggraveront, précipiteront, peut-être, le-dit effondrement. La logique à l'oeuvre me parait viciée.jujusv30 a écrit :Mais si la fourmis local a prévu de se défendre c'est pas pareil
La société est une notion de vivre-ensemble. Quand un membre de la société va mal, les autres l'aident. Beaucoup d'animaux vivent en troupeau pour cette raison. Mieux encore, en se regroupant, les animaux et les hommes arrivent à faire plus que tout seuls. Aurait-on Suzette sans la société ? Bien sûr que non.
Prévoir de tirer sur des gens, surtout sur des gens dans le besoin, en situation de crise, c'est à mon sens contraire à l'idée même d'une société. Etre ensemble quand tout va bien, s'isoler quand tout va mal, c'est par définition égoïste, et au final délétère pour tout le monde.
Alors oui, le coté prévoyance est difficilement discutable, mais le coté chacun pour sa gueule est effrayant, presque autant que l'aveuglement général qui fait qu'on va dans le mur (écologique et social) à toute vitesse et joyeusement.
Bref, être réaliste et se préparer au pire, oui, bien sûr, et ça devrait venir d'en haut d'ailleurs, mais bon... (note : lire Saison Brune, de Philippe Squarzoni : http://www.editions-delcourt.fr/special/saisonbrune/ ) Que ça passe par un repli sur soi, et donc un abandon de la société, je comprend que ça puisse être vu comme la seule solution, mais je m'y refuse. Intellectuellement, c'est une position que je trouve indéfendable.
La "fraternité" de notre devise nationale n'est pas un vain mot.
En extrapolant, je dirais que cet abandon est celui d'un rêve, celui de vivre tous ensemble en harmonie. Qui peut, en son âme et conscience, connaissant l'histoire de l'humanité, abandonner ce rêve ? Dans quel état de désillusion doit-on être pour en arriver là ? J'avoue que ce genre de pensée m'attriste... Et pourtant, je suis loin d'être naïf, je vois bien la merde immonde dans laquelle on est... mais il y a une différence entre le constat à un instant donné, ou même sur la longueur, et l'objectif idéal auquel on souhaiterait arriver, auquel l'humanité aspire depuis ses débuts, et dans la direction duquel on se doit donc de marcher.