J'ai profité du changement d'un train de pneu de ma SV pour aller voir ce qui se fait chez les anglois. L'idée à la base était de tester une street triple 675 pour voir de quoi le 3 cylindres est capable et vérifier si a me correspond éventuellement pour la moto suivante (40 000 km sur le SV, il faudra bien que ça s'arrête un jour). Je me verrai bien sur un daytona

Infos techniques :
Roadster, 765cc, 123 CV, 8,10 mkg, 180 Kg tout plein fait.
Ohlins et showa pour l'amortisseur et la fourche, MC radial et étriers brembo pour le freinage.
shifter up/down.
Qu'on se le dise, sur le papier, ça sent déjà bon.
https://www.motoplanete.com/triumph/810 ... ntact.html
Conditions de l'essai
1h, des routes sympas dans le mont d'or juste à côté, de quoi tester ce qui m’intéresse : un peu de ville et des virolos.
Mon SV avait des pneus en fin de vie, ce qui peut expliquer le ressentis d'une moto plus vive sur la RS.
Expérience pilote :
100 000 km en GPZ et SVS 650 injec et quelques autres motos testées à la volée.
Je me base essentiellement sur mon ressenti avec le SV, freinage complétement révisé, durits avia, amortisseur de GSXR 750 et fourche entretenue régulièrement. J'aime quand ça tient le pavé.

CR :
Je sors de la concession, clé en poche. La moto est bien finie, rien ne dépasse, les matériaux font bonne impression et des petits détails sautent aux yeux. Châssis similaire aux génération précédente dans l’esthétique, coloris discutable mais très discret, rétros en embout de guidon d'origine, écopes de radiateur, aileron de requin pour la chaine, l'amortisseur jaune qui annonce du lourd, c'est beau, c'est propre, c'est bien finit.
Quelques détails jurent un peu : le support de plaque (normal), la béquille, le catadioptre sur la fourche et la tête de fourche en bloc, je ne suis pas fan. Il y a un air de tuono, mêlé à un phare de street 2012, chelou. Au moins le tuono avait le mérite d'être moche, sans appel, là, c'est mitigé, ça me laisse une moue sous le casque.


Contact.
Objectivement, c'est beau le XXIe siècle : le TFT s'illumine, toutes les infos sont visiblement rapidement à l'écran (peut-être mon côté génération Y). Je sens déjà que les rétros en embout de guidon vont vite m'irriter. La moto semble molle presque et la selle est accueillante. Je passe en mode sport, embrayage, démarrage.
Le son du tri-cylindres est assez feutré, mais pas désagréable, notamment dans les tours. Je pense que je pourrais conduire sans les bouchons d'oreille, alors qu'ils me semblent essentiels pour le SV. Je n'ai pas ressentit de vibrations gênantes.
Les premiers tours de roues sont sympas, je prends mes marques rapidement. Force est de constater qu'il me faut une sportive. Les demi-guidons et un carénage avant me manquent. La position est cependant plus reposante. On est droit, jambonneaux pas trop repliés, tout est naturels dans la position, le pilotage ou les commodos.

3, 4, musique.
Après quelques km pour m'extraire de la ville, pas grand chose à signaler. Le moteur est coupleux et souple, il reprend bien sur tous les rapports. Les rétros me les brisent, ça y est. On y voit rien d'une part et impossible de sortir la main par le côté comme je le fais d'habitude pour saluer ou gesticuler.
Les premiers virolos sont là. ça défile.
La moto est intuitive, puissante, coupleuse, reprend en sortie de virage peut importe le rapport et tient le pavé. A 10 km de la concession, j'ai l'impression de l'avoir toujours conduite. Mon gros derch glisse sur la selle quand j'ouvre en grand entre deux virages. 15


La belle n'est pas en reste pour enrouler. Les 765cc lui donnent du coffre pour rester en 4, dans le premier tiers du compte tours et pour enchainer les virages sans la brusquer.
Finalement, je n'utilise le shifter uniquement quand je me concentre pour le faire. Question d'habitude. La boite est plutôt agréable, malgré un petit faux neutre à un moment. Le freinage est nettement moins impressionnant que la fiche technique le laissait entendre. Par contre, niveau puissance, on sent l'allonge et les 45cv de plus que la SV, même si le moteur est beaucoup plus linéaire. Niveau tenue de route, c'est impériale. La moto est vive, se place facilement en virage, les changements d'angles se font intuitivement et une fois dans la courbe, on pourrait presque enlever une main du guidon pour se gratter.

Je ma gare sur un parking pour prendre 5 min pour faire le bilan et calmer le jeu avant de rentrer fissa parce que le temps file.
Bilan :
Alors, tu changes ?
On ne va pas se mentir, le prix hérisse le poil (12 000€ quand même). Je vais surement me tourner vers de l'occaz pour ma prochaine.
Ça manque de demi guidons et d'une bulle en ce qui me concerne mais c'est le genre de moto qui fait réfléchir sur le fait de prendre un roadster plutôt qu'une sportive. Pourquoi pas prendre une street R 675 2013, 2 000€ moins chère que la dayto en occaz avec moins de bornes. J'y perdrais en sensations, mais j'y gagnerai en praticité et en confort. C'est le genre de bécane qui se laissera emmener pour un roadtrip sur plusieurs jours, en évitant soigneusement les autoroutes et en ajoutant des sacoches cavalières.
Aucune idée pour le duo, je considère qu'une moto n'est pas faite pour ça à la base (je fais exception pour mes copines 2 fois par an, faut pas déconner non plus

Le moteur est plus lisse que le SV (les normes euro et le 3 cylindres) mais garde quand même un peu de pêche à haut régime. Il est moins impressionnant de prime abord, que ce soit sur le bruit ou le caractère. Mais quand on commence à jouer avec, il se révèle démoniaque et pousse-au-crime. La tenue de route est irréprochable, la moto vive et le freinage fait le boulot (mais nécessite quand même 2 doigts).
En résumé, c'est une super bécane, qui a un très bon potentiel sur les routes et qui garde du coffre pour le circuit. L'équipement n'est pas pour rien dans le ressentit, d'autant que le châssis est réputé sain pour cette gamme de chez Triumph. Elle est la digne successeuse d'une longue lignée de street/speed et ça se sent. C'est une moto qui s'adresse à un public avec un peu d’expérience, d'ailleurs, elle n'est pas adaptée pour le permis A2.
Le concess pas entendu parler de dayto 765 en préparation. Dommage, ça aurait fait un beau duel avec la RS 660 d'Aprilia et ça aurait fait de moi un homme comblé, à l'affût des occaz dans 2-3 ans.