Sport (suite 1)

Ici on parle de tout et de rien, de la pluie et du beau temps, du boulot, des vacances, etc...
Répondre
Avatar du membre
Golgote
Pilote Grand Prix
Pilote Grand Prix
Messages : 7708
Enregistré le : mer. 09 avr., 2008 11:08
Moto : H2 SX Tourer / ex Gex 750 k7 / ex SVS 650 k3
Localisation : Bord d'eaux
Contact :

Re: Sport

Message par Golgote »

Voilà l'histoire de mon marathon de New York 2014 :)

Tout d'abord, mon planning d'entrainement, sachant que je n'ai pas fait 3 ou 4 mardi, la sortie du dernier dimanche, ainsi que les 2 de la dernière semaine :)

Image

Image

Image

Ce qui a fait 146 km en 12 sorties en aout, 155 km en 12 sorties en septembre, et 125 km en 8 sorties en octobre, + le marathon le 2 novembre.

Puis le parcours :
http://www.tcsnycmarathon.org/sites/def ... 20copy.pdf

Quelques infos sur les ravitos et autres commodités
http://www.tcsnycmarathon.org/race-day/course

Et mes photos :)

Image

Image

Image

Image

Image

Et une autre de la ligne d'arrivée 2 jours avant la course, pendant la fin de l'installation des structures (petite pensée pour Sharter :cote: )
On peut d'ailleurs voir que l'arrivée se trouve pas loin du point G :perv:

Image


Avant de commencer, il a fallu décider de comment s'habiller, sachant que je n'avais pas couru avec la tenue d'hiver depuis trèèèèèès longtemps !! Du coup, j'appréhendais de courir avec mon legging :rouge:
La météo prévoyait 10° avec du vent, j'ai donc mis un short avec des chaussettes hautes, et un t-shirt à manches courtes avec un autre à manches longues par dessus.
J'avais aussi pris de la musique, alors que je n'en écoute jamais d'habitude...
Bon choix pour les 2 :)
Et dans le brassard du tél, il y avait ma carte de métro pour rentrer, et 20 dollars au cas où...

Je suis parti en même temps que 2 potes, et on avait décidé de boire à tous les ravitaillements qui étaient tous les 1 mile (1,6 km). J'ai pris à chaque fois 1 ou de 2 verre de Gatorade qui était la boisson fournie.
Puis 1 des 2 a accéléré au bout de 40 minutes, puis j'ai eu envie de faire pipi, donc je me suis séparé du second au bout de 10 miles (16 km) quand je me suis arrêté. Ça a pris quelques minutes parce qu'il y avait la queue, mais j'en ai profité pour m'étirer ce qui m'a fait du bien, et j'ai aussi constaté que j'avais pas les jambes trop dures donc ça m'a rassuré :)
Parce qu'avant ça j'avais commencé a avoir mal aux jambes au bout d'une heure, mais je n'ai pas paniqué...

Je me suis ensuite arrêté quelques minutes pour m'étirer juste après le passage du semi, comme je l'avais prévu.

Ensuite, il y a eu le passage du pont Queensboro qui était en montée et qui était très difficile, mais avec une vue magnifique des 2 cotés :ghee: J'ai eu les mollets et les cuisses en feu, j'en ai chié, mais par chance, arrivé en haut j'ai très bien récupéré dans la descente qui a coïncidé avec le passage du 25 ème km.
A partir de ce moment là, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai été convaincu que j'irai au bout...J'en étais à 2h27 de course, sachant que je n'avais jamais dépassé 23 km en 2h09...
J'étais toujours lucide, et content de ce que je faisais et de la manière dont ça se passait, le mal aux jambes n'avait pas empiré et j'arrivais toujours à positiver :)

Ensuite j'ai de nouveau eu envie de vidanger, mais il n'y avait cette fois pas de cabine, et là bas on ne fait pas n'importe où sous peine de disqualification :gene:

Au bout d'un moment, je vois enfin une cabine avec 3 ou 4 personnes qui attendaient. Je m'arrête, mais au bout d'un moment personne ne sortait, du coup la personne devant moi est repartie, et j'ai fait pareil un peu après, mais je m'étais étiré.

Au 18 miles, il y avait une distribution de gels énergétiques à manger qui m'ont fait du bien, puis je me suis enfin arrêté pour faire pipi au 20 miles (32 km). Je fais la queue, puis au moment où c'est mon tour je vais vers une cabine et elle était pleine de marde du sol au plafond :berk2: J'en choisi une seconde, pleine de vomi re :berk2: La 3ème a été la bonne :gene:

A ce ravitaillement, il y avait en plus de la boisson, des bananes qui m'ont apporté un peu de solide dans le ventre et m'ont fait du bien :)

J'ai eu "le" coup de barre, un mini mur au km 35 :rouge:
http://rue89.nouvelobs.com/rue89-sport/ ... top-240903

J'ai pas paniqué, j'ai pris un gel que j'avais emmené, plus un de ceux du 18 miles, et c'est passé, mais j'ai senti que j'étais moins "frais" qu'avant, et je savais qu'il ne restait que 7 km ...

Au km 38 environ, on arrive dans Central Park, je le savais parce que j'avais regardé le parcours, et en plus j'ai reconnu parce que j'y étais passé 2 jours avant en me promenant. A ce moment là, j'ai eu des frissons et au lieu de me dire "plus que 4", je me suis dit "profite à fond des 4 derniers" :ghee:
Ce que j'ai pu faire, même si j'ai toujours fait attention de bien ravitailler :)

J'ai d'ailleurs fait les 2 derniers km en 12 minutes, ce qui est très correct :)

Au passage de la ligne, rien de particulier, pas de coup de pompe ou de décompression brutale, juste une énorme satisfaction non seulement de l'avoir fait, mais en plus de l'avoir bien géré et bien vécu :D
J'ai récupéré ma médaille, fait la photo, puis j'ai suivi le flot jusqu'à arriver au point de rdv où m'attendaient mes 2 potes :)

Image

J'ai donc mis 4h21min59s temps officiel (temps moyen 4h34min45s) et je finis 22813 sur 50564 :)
http://web2.nyrrc.org/cgi-bin/htmlos.cg ... 1410690813

Il faut aller dans "Races and events" en haut à gauche, puis "Race Results", puis "TCS New York Marathon", puis "2014 searchable race results", puis il faut taper mon nom de famille. Pour les photos il faut cliquer en bout de ligne :)

Le premier de mes potes a mis 4h01, le second 4h14.
Pour l'anecdote, celui qui a mis 4h01 finit 12 000 ème, et moi 21 minutes après je finis 22 000 ème ce qui donne une idée du niveau...

Mes 3 autres amis l'ont fait ensemble et l'ont finit en 5h12 (dont 1 fille).

Quelques minutes de métro plus tard on était à l’hôtel, puis après une bonne douche (chaude contrairement à ce qu'on nous avait fait croire...), la bière salvatrice :alcool1:

Le second groupe est arrivé un peu après, et après un burger réparateur (et une autre bière :gene: ), tout le monde était au lit à 22h30 :gene:

Le réveil s'est bien passé, mal aux jambes mais sans plus :frime:
Mais....les courbatures sont arrivées en cours de journée, et le soir personne ne pouvait monter ou descendre un escalier sans se tenir à la rambarde :gene: Ça a fait pareil le mardi et le mercredi, puis on a eu le coup de barre le mercredi aprème puisqu'on a tous fait une sieste improvisée de 2 heures en arrivant à l'auberge de jeunesse !!

A partir du jeudi ça allait presque normalement, même si on se sentait quand même fatigué !!

C'était il y a 2 semaines, je n'ai pas encore re couru, ni repris l'escrime. Ce soir je me sens bien et capable de reprendre, mais je vais encore faire l'impasse la semaine prochaine, surtout parce que j'ai envie de passer 1 (presque autre) semaine complète sans avoir à aller faire du sport ou sortir le soir, chose qui ne m'est pas arrivée depuis....je ne sais pas quand !! :gene:


Bref, tout ça pour dire que c'est une expérience que je ne regrette pas du tout, et que c'est à mon avis faisable par beaucoup de monde :)
Les 3, 4 dernières semaines d'entrainement étaient difficiles, mais je pense que c'est grâce à ça que la course et la récupération ont été moins difficiles que prévu :rouge:
Le dicton qui dit "entrainement difficile, guerre facile" s'est vérifié :gene:

Du coup, la date du prochain est fixée, ça sera en septembre ou octobre 2016, l'année de mes 40 ans :cote:


PS : en arrivant dans mon appart' dimanche soir après 16 heures de trajet, il y avait 1 cm d'eau parce que le robinet de la chasse d'eau s'est mis à fuir en mon absence, mais ça c'est une autre histoire...
Modifié en dernier par Golgote le dim. 16 nov., 2014 23:14, modifié 1 fois.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait !!
:broarp: Hulk :diable:

📷 Instagram
Avatar du membre
Skysam
Légende vivante
Légende vivante
Messages : 9932
Enregistré le : dim. 18 déc., 2011 21:54
Moto : 690+675+390

Re: Sport

Message par Skysam »

Ce que j'ai retenu c'est que chez toi ou aux US, tu as toujours un problème avec les chiottes :hehe:

:super: Peut-être un jour si je continue le sport :gene:
Avatar du membre
Teutates
Légende vivante
Légende vivante
Messages : 19613
Enregistré le : ven. 20 mars, 2009 17:17
Moto : Usine à boulons
Localisation : Quelque part dans le 68, en train de jouer de la clé de dix

Re: Sport

Message par Teutates »

:super: Bravo pour tout ça ! Et beau CR ;)
Sur ma Ducat' y'a un concept intéressant : quand mes boulons se desserrent, ils tombent automatiquement dans l'embrayage. Ça fait un peu de bruit mais au moins on sait où ils sont... :modo:
S4R ->Image<- S4R
Avatar du membre
Zlip
Légende vivante
Légende vivante
Messages : 16310
Enregistré le : mer. 11 nov., 2009 16:13
Moto : 765R 21'
Localisation : Sur une île

Re: Sport

Message par Zlip »

Ouais en gros t'as beaucoup bu et beaucoup pissé quoi. :hehe:


Belle performance franchement ! J'espère pouvoir y aller un jour ! :super:


Et, juste pour l'info, le 1er a mis 2:10:59... :gene: 19km/h de moyenne bordel ! :gene:
Avatar du membre
loïc95
Modérateur
Modérateur
Messages : 10912
Enregistré le : sam. 20 août, 2011 1:14
Moto : SV 650 N k5 - Ducati Monster 1000 Sie
Localisation : Yvelines (78)

Re: Sport

Message par loïc95 »

Féloch Golgote pour ta perf :super:
Le CR explicatif est taupe aussi :cote:
Image
JEJ a écrit :Ce président est énorme :hehe:
Avatar du membre
Vachize
Pilote Superbike
Pilote Superbike
Messages : 3446
Enregistré le : ven. 17 juin, 2011 19:32
Moto : SV 650 N K7
Localisation : Paris

Re: Sport

Message par Vachize »

Génial le CR, je me suis inscrit pour celui de Paris, il faut que je sois capable de le boucler en moins de 5hoo, objectif perso.
Avatar du membre
Caytos
Pilote Grand Prix
Pilote Grand Prix
Messages : 6390
Enregistré le : ven. 03 nov., 2006 10:35
Moto : Tracer 9 GT 2022
Localisation : 68 - Soultz

Re: Sport (suite 1)

Message par Caytos »

GG Golgote !
Avatar du membre
Coyotus
Légende vivante
Légende vivante
Messages : 20029
Enregistré le : mer. 16 déc., 2009 18:51
Moto : Ducati 748 et 916 et Monster 620ie - Ex SVNS K3 et ST2 944
Localisation : 91 ex 06
Contact :

Re: Sport (suite 1)

Message par Coyotus »

Félicitations papy :]
Image
:vivemoi: Image :vivemoi:
Avatar du membre
max55500
Pilote Grand Prix
Pilote Grand Prix
Messages : 6869
Enregistré le : lun. 22 oct., 2007 19:48
Moto : Ex : 650 SVN K5 / Ex : Aprilia tuono 1000R / Now : KTM 990 SM
Localisation : 54 Lunéville

Re: Sport (suite 1)

Message par max55500 »

beau CR!!

Un copain a fait son 1er marathon le WE dernier à Nice!! il avait choisi le marathon de Nice, pour avoir du beau temps, le sud toussa toussa ....
Il n'a juste pas eu de pluie les 100 premiers mètres !!! :gene: .

Quelle arnaque ce SUD !!
Avatar du membre
cocxi
Pilote Supersport
Pilote Supersport
Messages : 2814
Enregistré le : mar. 15 janv., 2008 18:17
Moto : sv 650 N k8, svs 650 2001, ZX6RR piste et Nightster 1200
Localisation : 91

Re: Sport (suite 1)

Message par cocxi »

gg Golgote :super:
Image
Avatar du membre
Golgote
Pilote Grand Prix
Pilote Grand Prix
Messages : 7708
Enregistré le : mer. 09 avr., 2008 11:08
Moto : H2 SX Tourer / ex Gex 750 k7 / ex SVS 650 k3
Localisation : Bord d'eaux
Contact :

Re: Sport (suite 1)

Message par Golgote »

Merci pour vos messages :)
max55500 a écrit :beau CR!!

Un copain a fait son 1er marathon le WE dernier à Nice!! il avait choisi le marathon de Nice, pour avoir du beau temps, le sud toussa toussa ....
Il n'a juste pas eu de pluie les 100 premiers mètres !!! :gene: .

Quelle arnaque ce SUD !!
Je veux justement faire le prochain en septembre ou octobre pour pouvoir m'entrainer en été ;)

Ma période d'entrainement s'est étalée entre début aout et fin octobre et j'ai eu la chance de n'avoir aucun dimanche pluvieux, et pratiquement aucun jour de pluie en semaine :)

Celui de Paris est bien placé pour le jour J puisqu'il est début avril et qu'on peut espérer avoir du beau temps pas trop chaud, mais j'avoue que l'entrainement aux mois de janvier, février, mars me décourage un peu :rouge:

@ Vachize : j'espère que ça va bien se passer, si tu as des questions, n'hésite pas ;)

Pour le jour de la course, c'est la loterie où qu'on aille... :gene:
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait !!
:broarp: Hulk :diable:

📷 Instagram
Avatar du membre
Teutates
Légende vivante
Légende vivante
Messages : 19613
Enregistré le : ven. 20 mars, 2009 17:17
Moto : Usine à boulons
Localisation : Quelque part dans le 68, en train de jouer de la clé de dix

Re: Sport (suite 1)

Message par Teutates »

Pour contrebalancer un peu l'exploit de Golgote (oui c'est vrai quoi, un marathon, c'est quoi, 42km ? pff trop easy !), je me dis que ça peut intéresser du monde si je poste le CR qu'a fait un de mes collègues sur la diagonale des fous à la Réunion de cette année :] Il fini 296ème en 41h10
Le ZIG-ZAG du fou !

Petit résumé de ce qu’est la diagonale des fous pour ceux qui ne connaissent pas : c’est une course pédestre nature qui traverse l’ile de la réunion de part en part et qui se caractérise par 164km à travers les reliefs avec un cumulé de 10 000m d’ascension, respectivement de descente. Si tout se passe bien, il faut entre 1 et 3 jours pour la boucler !

Pour la blague habituelle d’avant course beaucoup de pro ont utilisé cette année le mot « zigzag », ce qui n’est pas totalement faux si l’on jette un coup d’œil au parcours tracé sur la carte de l’île. . Par contre, suspens jusqu’au bout en ce qui concerne le tracé du parcours: à quelle sauce seront mangés les 2 300 coureurs qui prendront le départ ?10 jours avant la course, l’organisation décide de changer le parcours, en effet une partie est jugée trop dangereuse suite à un glissement de terrain. Ce plan B ferait passer la course à 173km et 10300D+. La préfecture devant donner son avis, on entend alors parler de plan C (officieusement), en cas de refus. C’est la fête : on atteindrait quasiment 180km…
Pour tout avouer, cela fait un peu plus de 3ans que j’ai ce projet en tête… Me considérant plus fort d’année en année et mieux préparé pour ce genre d’épreuve, ce ne sont pas ces broutilles qui m’ébranlent ! Après tout Jérôme, Cyril, Karim ont bouclé les 330km de la course italienne : le Tor des Géants. J’ai donc encore pas mal de marge avant de faire l’épreuve la plus dure au monde !!
Le verdict tombe à J-4 pour le plan B, ce sera le parcours le plus difficile de l’histoire de la course. La dernière fois que la course a proposé un format supérieur à 170km, l’abandon frisait les 50%, cette cuvée s’annonce donc exceptionnelle !!! Sur les 2 300 coureurs qui ont pris le départ à mes côtés, seulement 1 160 ont franchis la ligne d’arrivée !
Après des mois de préparation, dans la neige, dans l’eau, dans la boue, sur route, sur chemin me voilà prêt, motivé, serein et relativement peu stressé à quelques heures du départ.


Moments précédents le départ et Départ !

C’est un peu le bordel ! C’est aussi pour cela que l’organisation demande aux athlètes de se présenter à l’aire de départ avec autant d’avance !! Le départ a lieu à 22h30, le parc ouvre à 19h ! Nous perdons une énergie folle à faire du surplace, piétiner, patienter debout… certains endroits ressemblent au métro parisien durant les heures de pointes ! La foule donne vraiment chaud.
Les meilleures places pour le départ sont chères, même s’il reste 1h15 avant d’être lancé dans l’arène, les coureurs attendent debout aux avant-postes…
20’ avant l’heure du départ, nous accédons enfin au lieu où sera donné le départ… il faut jouer des coudes : c’est la cohue ! Les coureurs sont surexcités ! Laure rira en lisant cela, connaissant mes talents pour me faufiler, skis aux pieds, dans les files d’attente des télésièges. Une fois de plus, mes talents m’ont joué des tours : j’étais donc vraiment mal placé au départ… Finalement, les 20 minutes passeront très vite, on arrive au décompte des 10 secondes…. On sait tous que ce sont les dernières avant une longue galère !

1ère partie de course Saint Pierre- Cilaos : 65km 3 500m D+/2 300m D-.

Suite à ma mauvaise place dans l’aire de départ, je m’active pour doubler beaucoup de personnes tant que cela est facile. Nous avons 40km d’ascension devant nous, lorsque le chemin se rétrécira je serai forcement gêné…les 15 premiers kilomètres se font sans encombre, on empreinte soit des routes bitumées soit des chemins à travers des champs de canne à sucre. Notre passage soulève beaucoup de poussière, les nasaux en prennent un coup !
Durant cette partie je retiendrai deux temps forts :
- une haie d’honneur crée par le public : ça ressemble à l’Alpe d’Huez lors du Tour de France
- le moment où je me suis retrouvé seul pendant 20’ à 30’, le parcours n’était qu’à moi dans le silence et la fraicheur de la nuit!
Jusque-là tout allait bien !

Au 35ième km, c’est le début du cauchemar : le vent est devenu de plus en plus fort mêlé à une grosse pluie ! A Piton Textor (2165m) les bénévoles du ravitaillement sont habillés comme aux sports d’hiver, on est à la Réunion ou quoi ?? J’apprendrai par la suite qu’il ne faisait que 5°C… Nous entamons 10km de descente jusqu’ à Mare à Boue… qui porte bien son nom. Le temps pourri est épuisant, j’arrive au ravitaillement trempé. Les instants qui me servent à remplir ma poche à eau, boire une soupe, manger un peu de riz chaud sont suffisants pour que je claque des dents ! Je repars en trottinant même si je sens les forces m’abandonner, pour me sortir de l’hypothermie. Selon moi, c’est à partir de cet endroit où nous sommes réellement rentrés dans la dimension de la diagonale ! Cailloux, rondins, racines, marches de toutes tailles ne vont plus nous quitter !
Le beau temps n’arrive toujours pas, je parviens au kilomètre 60 fouetté par le vent et la pluie. Là m’attendent 5km de descente avant Cilaos, ma première base vie. Je songe de plus en plus à abandonner pour mettre fin à la mésaventure! La descente ne me fait pas changer d’avis... On commence dans le vif du sujet avec 2km pour 800m de D-, c’est horrible surtout avec l’humidité, c’est glissant, les muscles sont crispés par la peur de glisser et de tomber, les marches sont gigantesques…!
J’arrive les jambes usées, comme la tête d’ailleurs, sur une portion de bitume. Le stade de Cilaos n’est plus très loin. Les conditions météo s’améliorent, comparé aux 5 dernières heures passées sous la pluie dans le vent et le froid.
J’arrive dans le stade, pensant l’affaire close à 99% et sur le point d’abandonner. Je m’étais conditionné d’arriver à ce point frais comme un gardon, et bien: c’est raté !
Je passe tout de même sur la table des kinés. Je rencontre un jeune couple sympa, venu prêter main-forte aux bénévoles pendant leurs vacances ! Leurs paroles m’aident un tout petit peu, le taux de risque d’abandon diminue légèrement et passe à 95% ! Je me dirige vers mes parents à la sortie du stade pour profiter de leur assistance, j’ai une sale mine, une allure de clodo…


La décision est lourde à prendre, je trouve honteux d’abandonner si tôt après tant d’efforts concédés cette année. En me restaurant, j’échange avec mes parents : « elle est impossible cette course ! » ou encore « ça sert à rien de continuer pour faire 30km de plus pour la même finalité et être de l’autre côté de l’île... ». J’ai la gorge nouée. Me voilà changé, le sac prêt, il faut maintenant prendre LA décision… Contre toute raison et logique, je repars. Mes parents m’auront apporté une dose de moraline suffisante…



Temps estimé 11h15, réalisé 11h15
Dont pause : assistance 20’, kiné 10’, sommeil 0’


2ème partie de course Cilaos – Mont Maïdo : 56km 4 300m D+ / 2 330m D-

On part pour la montée la plus costaud du parcours, celle qui nous emmène au gite du Piton des neiges. Je fais connaissance de Jean Yves, qui me prodigue de bons conseils, nous faisons la montée ensemble à un rythme économe ! On distingue de beaux paysages à travers les trous dans les nuages. Nous quittons le cirque de Cilaos. Il est temps de passer à autre chose !
Nous plongeons à présent dans le cirque de Salazie, la partie la plus technique du parcours nous attend et elle a lieu en descente… par endroit il me faudra 1heure pour faire 2 kilomètres… il y a des cailloux glissants partout !


J’arrive à Hellbourg : quasiment la mi-parcours. Le hic : ça fait longtemps que je considère avoir consommé mes jambes de mi-course ! Je ressens une douleur au mollet gauche (grosse contracture), la descente a été très longue et a laissé des traces. Je ne peux plus courir…
Je passe quelques appels dont un à Laure, les mauvais moments de Cilaos sont loin, je ne m’effondrerai pas en disant que ça été très dur… Re-boosté, j’entame la montée qui m’emmène au cirque de Mafate (quand on y rentre, la seule manière d’en sortir c’est à pied… la sortie est aussi au km 120/173, donc motivant !). Dans l’ascension, je recroise Jean Yves qui m’a dépassé dans la dernière descente, je me joins à son groupe.
18h20 : la deuxième nuit de course commence ! Le crépuscule sur Salazie est très beau, avec beaucoup de contraste. Je suis déçu car j’aurais bien voulu emprunter les sentiers du cirque de Mafate avec un peu de lumière du jour. M’y voilà et c’est avec mon style de marche rapide, que je m’y « amuserai ». Je suspecte une erreur de distance dans le fichier de l’organisation, il manque facilement 2km (à 15km/h je ne m’y serai pas attardé, mais à 4km/h ça fait 30’ de rab !), je me fais confirmer cela au ravitaillement suivant, histoire de voir que je ne suis pas en plein délire!
D’étapes en étapes, je me retrouve au pied du Maïdo ! Cette monté je l’ai repérée il y a 5jours, tranquillement il m’avait fallu 1h15 pour ce km vertical. Marchant à l’économie, je sais que ça va être bien plus long !! Au sommet je retrouve mes parents pour la deuxième pause d’assistance. Un bon petit repas m’y attend : purée à l’huile et magret de canard fumé, ce qui me fait très plaisir. Je rassure mes parents-supporters en leur disant que le moral est au beau fixe. Leur présence m’apporte une dose de moraline, que je ne me refuse pas ! Maman me masse le mollet et me fait partir la contracture ! Aller hop, il est temps de repartir avec la consigne de mes managers : « dormir » !


Temps estimé 16h00, réalisé 16h05
Dont pause : assistance 30’, kiné 0’, sommeil 0’

3ème partie de course Mont Maïdo – Stade de la Redoute : 53km 2 200m D+ / 3 400m D-

Me revoilà sur les remparts du Maïdo, à nouveau balayé par le vent mais sec ! Nous plongeons dans la forêt de Sans Souci. Je m’énerve pensant que la distance indiquée n’est pas encore la bonne. Cette portion est longue, de plus, on est censé prendre de l’altitude alors que l’on subit des montagnes russes : 5m de D- suivi de 15m de D+, 1fois, 2 fois, 3 fois… Mais où est la logique ?! Je parviens à Sans Souci l’école, une petite pause crêpe et je repars en direction du Stade de Halte Là. Je compte dormir là-bas ! Une heure plus tard, au petit matin, j’y suis ! Je passe sur la table des kinés, je recroise le jeune couple qui s’était occupé de moi à Cilaos, ils sont heureux pour moi de me voir ici ! Je suis content aussi  Après quelques échanges, je me dirige vers la tente, enlève mes chaussures et chaussettes et m’évade pendant 35’. Les coqs sont bruyants mais je parviens à m’endormir !! Je repars alors que mon corps ne s’est même pas refroidi il commence à faire chaud : il est 7h du matin ! La prochaine étape se situe à 3h30 d’après mes calculs, je divague en route sur ces estimations, je dois retrouver mes parents, je n’arrive plus à calculer l’heure de rencontre… 6h50 + 3h30…
Je doute, en effet la distance est si courte et la vitesse de déplacement estimée si faible…
Je suis vite fixé, on traverse la forêt de Kahla, il faut jouer à Tarzan pour se déplacer. Je m’arrête en descente grâce aux arbres et me tracte en monté grâce à eux !
La Possession arrive (km150), j’y retrouve mes parents pour une assistance que je n’avais pas jugée obligatoire. En fin de compte, elle est la bienvenue, le coco manque de jus… Les chaussures deviennent douloureuses pour les pieds…



30’ plus tard, je repars requinqué, le chemin des anglais se profile devant moi (chemin de croix pour trailer et supplice pour les pieds). Je prends mon mal en patience, ce n’est pas facile quand on fait une fixation sur ses pieds en compote.


Lentement mais sûrement j’en suis presque à la fin de la dernière monté. Je partage les derniers hectomètres en binôme, mon compagnon de route n’a plus de genoux, moi plus de pieds, on fait la paire ! On parle triathlon, une manière de se changer les idées comme on peut !
Arrive la dernière descente (pas la plus simple ! le parcours est compliqué jusqu’à la fin !), le supplice va bientôt prendre fin. Je laisse mon compagnon (avec son accord) pour raccourcir le temps de galère. Plus on descend, plus on croise du monde, je fais une pause avec un bénévole qui me félicite.

Les frissons et la joie sont de plus en plus présents ! J’arrive à l’entrée du Stade de la redoute, je n’y crois pas, « Fertig la Diag » ! Je regarde partout, cherchant mes parents. Je veux à tous prix franchir la ligne d’arrivée avec eux. A l’issu d’un appel où j’insiste beaucoup, je les motive à me rejoindre dans la dernière ligne droite. L’émotion est grande : tant de galères et de doutes dépassés pour rejoindre cette ligne d’arrivée mais nous y sommes arrivés ! Je ne pleure pas, mais c’est tout comme (j’ai ma petite larme en y repensant !)
Mes parents sont fiers de moi, je suis fiers d’eux, je pense toucher le bonheur ! J’ai ma médaille et mon tshirt « j’ai survécu »



L’animateur me tend son micro, je remercie grandement mes parents de m’avoir soutenu et suivi !

Temps estimé 11h45, réalisé 13h50
Pause : assistance 30’, kiné 15’, sommeil 35’

L’heure du bilan

C’est indiscutable : le parcours est vraiment compliqué. Pour preuve : sur les 2 300 coureurs qui ont pris le départ à mes côtés, seulement 1 160 ont franchi la ligne d’arrivée !
Je n’ai malheureusement pas ressenti un véritable plaisir pendant cette course :le parcours présente beaucoup de pièges et la concentration doit être maximale si l’on veut les éviter et ne pas se blesser. Par contre, je suis passé à côté de tant de belles choses mais je n’ai probablement pas, lors de la course, su les apprécier à leur juste valeur …dommage !
Le terrain traumatise le bonhomme. Tout est exagéré dans cette course : trop de marches, trop de rochers et cailloux, trop de racines... Au bout d’un moment on n’a plus assez de force et on subit le terrain. Je ne me lamente pas sur l’état de mes pieds, je m’estime même chanceux de n’avoir subi que ces gènes en comparaison à d’autres. Je savais à quel terrain m’attendre lors de l’inscription, j’ignorais juste les conséquences de 41h de vagabondage. En bref, je n’ai pas retrouvé le plaisir que j’ai eu sur mes courses de préparation.
D’autre part je suis aussi déçu de m’être préparé avec autant de course à pied cette année (2 700km avant l’épreuve avec au moins 75% de trail) pour en fin de compte ne cumuler que 6h de course à pied. Le reste a été de la marche rapide voir très rapide, mais pas de la course à pied !

Heureusement il y en un point positif ! La ligne d’arrivée arrive à gommer tous les mauvais souvenirs. Enfin tous sauf un petit chouillat pour ne pas oublier que cette épreuve est compliquée et ce n’est pas parce qu’on la finit une fois qu’on peut la finir une deuxième fois avec la même préparation !
Pour en revenir à cette ligne d’arrivée. C’est un moment magique, on est sur le toit du monde (à 45m d’altitude). On s’estime fort, très fort ! On ne voudrait pas que ça finisse. On est dans sa bulle : on n’entend même pas ce que dit le présentateur.
C’est également un moment de partage. Je tenais à franchir cette ligne d’arrivée en famille : par remerciement, par fierté. Cette épreuve est impossible d’après moi sans assistance et sans soutien sur place. C’est grâce à eux si j’ai réussi à aller au bout. Je me suis inscrit en catégorie « individuelle », l’épreuve s’est révélée collective, donc la victoire (oui, le fait de finir est une victoire) se devait d’être collective.
Ce sont des moments qui m’ont ému, bien plus que la fois où j’ai entendu « Pierre Morizot… you are an IRONMAN ! ». Tout cela restera gravé pour longtemps. Vous l’avez compris : c’est une expérience de vie unique et je suis très heureux de l’avoir vécue !!

Je suis venu, j’ai vu, j’ai retenu : cette course est tellement éprouvante physiquement, par la difficulté du terrain que je ne m’y réessayerai pas ! De même, je me suis rendu compte que la limite physique et mentale n’étaient pas loin. Je ai donc promis, qu’il n’y aurait pas de TOR des géants ni de Marathon des sables (ça faisait partie de la to-do list). Le vainqueur a déclaré : cette course est à la limite du raisonnable, ce n’est pas pour rien !!
Je suis déçu de ne pas avoir partagé cette ligne d’arrivée avec Laure. Si Laure me le demande, je pourrai peut-être contredire ma promesse pour tenter de revivre ces moments avec elle.

Maintenant j’espère être chanceux au tirage au sort de l’UTMB. Ce petit « billard » avec ses chemins beaucoup plus roulants me conviendra mieux !
Sur ma Ducat' y'a un concept intéressant : quand mes boulons se desserrent, ils tombent automatiquement dans l'embrayage. Ça fait un peu de bruit mais au moins on sait où ils sont... :modo:
S4R ->Image<- S4R
Avatar du membre
sca
Légende vivante
Légende vivante
Messages : 16319
Enregistré le : mar. 19 mai, 2009 13:48
Moto : Une grosse
Localisation : RP

Re: Sport (suite 1)

Message par sca »

Gg golgote.
Tuono first génération, best moto Ever !!!
Fuck les rageux.
Avatar du membre
Caytos
Pilote Grand Prix
Pilote Grand Prix
Messages : 6390
Enregistré le : ven. 03 nov., 2006 10:35
Moto : Tracer 9 GT 2022
Localisation : 68 - Soultz

Re: Sport (suite 1)

Message par Caytos »

Hello,

J'ai fais un ptit footing (3 semaines sans) hier qui m'a permis de tester Runtastic + ma nouvelle frontale.

Runtastic:
Vraiment sympa l'appli (en version gratuite), ca te donne tout ce que tu as besoin de savoir. Je préfère Runtastic à Runkeeper. Plus simple et plus complet à mon gout.

La frontale:
Pour rappel cette une Petzl Nao Reactive Lighting - 355 lumens http://www.i-run.fr/electronique/Fronta ... _7238.html

Vraiment bien (en même temps vu le prix,m vaut mieux). Elle s'adapte très bien et très vite à la luminosité et procure donc la lumière/puissance nécessaire.
Petit bémol: hier soir il faisait dans les 8° je pense, du coup quand j'expirais, l'air expiré remontait jusqu'au faisceau et le "brouillait". Du coup moins de lumière mais je pense que c'est pour tout le monde pareil quand on court lorsqu'il fait froid.
Sinon vraiment ravi de mon achat, je passe parfois dans des chemins pas éclairés du tout, là ca reste vraiment bien gérable (cailloux, racine, etc.).

Stats Runtastic d'hier soir:
Distance: 8.38 km
Durée: 00:38:54
Rythme Ø: 04:38 min/km
Deniv+: 105 m
Deniv-: 109 m
Calories: 594 kcal
~12km/h en moyenne

Après vérif et vu que la 3G est parfois aléatoire, la trace est pas propre, mais bon ca donne une idée...

++
Avatar du membre
Skysam
Légende vivante
Légende vivante
Messages : 9932
Enregistré le : dim. 18 déc., 2011 21:54
Moto : 690+675+390

Re: Sport (suite 1)

Message par Skysam »

Runtastic j'utilise aussi, c'est vraiment pas mal. J'ai choppé une version Pro mais franchement ça n'apporte pas grand chose de plus.
Pour la trace pas propre, je pense plus que c'est la perte du GPS et non de la 3G qui fait ça :cote:

Tu galopes bien quand même :gene:
Répondre