Et bien moi j’ai signé, et j’ai bien kiffé et comme toutes les bonnes choses que la vie nous réservé, c’est quand elles s'arrêtent que l'on se dit que c'était bien trop court… mais sur ces 6 jours, quatre ne vont intéresser qu’une minorité de lecteur, voilà comment se sont déroulés ces deux jours de piste à Lédenon avec l’école de Pilotage BMC, en mode VIP, s’il vous plaît…

Il y a une semaine quasiment tout pile, les affaires sont prêtes.

Direction Nantes en caisse pour prendre un zing en direction Montpellier. 1 heure de vol et à la descente une chaleur de plomb vous tombe sur la casquette comme une enclume… le roulage s’annonce rude tout comme les coups de soleil (m’en fout, suis déjà tout bronzé



Petite soirée à Sete histoire de se reposer un coup avant de vivre la première de ces deux journées de stage auxquelles j’ai été convié. La chaleur de la nuit et divers éléments n’ont pas été mes alliés pour passer une nuit paisible et reposante. Dommage

Jour 1, la claque…
6 heures, le réveil ne sonne pas. J’étais réveillé avant lui (p*tain, j’lai niqué !!). Une douche, un thé et je fais route vers Lédenon. 100 bornes plus tard j’arrive au circuit, il est 7h45 et il fait déjà 25 degrés. Je poirote devant la grille, comme d’hab’ j’ai de l’avance… au moins ça permet de papoter avec quelques pistards qui vont passer ces deux jours en ma compagnie. Les grilles s’ouvrent enfin. On se gare derrière les paddocks, je déballe mon sac de pistard et le passage vers le guichet paperasse/transpondeur est obligatoire tout en se cognant un petit déj’ bien sympa.
35, pas plus, pas moins. Voilà le nombre de stagiaires présents à Lédenon avec BMC. Direction la salle de briefing afin d’avoir un avant-gout de ce qui nous attends, de connaitre le déroulement de ce stage «initiation et perfectionnement» et de se mettre dans un des trois groupes de travail. Pour moi, ça sera le groupe des experts avec comme instructeur Freddy «l’arbre qui cache la» Foray (Pilote officiel Suzuki SERT entre autre - http://www.freddy-foray.com/).
Briefing terminé, direction le box pour enfiler mon habille de lumière et prendre les commandes de la moto qui me servira de pistarde pendant deux jours : une belle Ducati 848 blanche avec des baskets de marque Michelin Power One raides de neuves. Miam



Allez, en selle à l’aspi de Freddy à la découverte du tracé en mode rodage de Power One. 4 tours histoire de prendre ses marques et mater «vitzef» les traj’… Quel circuit mes enfants !! Ça vaut tous les parcs d’attraction du monde. Montées, descentes, virages «ouquonva !?» et d’autres surprises. Retour au stand, coup d’œil sur les gommes qui m’indiquent que la piste est chaude et le rodage terminé


Maintenant direction une des portions du circuit afin de la bosser en suivant les conseils avisés de Freddy qui n’hésite pas à nous montrer avec sa 1198S comment ca se passe



Freddy nous fait signe. Encore un tour et on revient vers lui pour débriefer. Dans notre groupe, les remarques sont les mêmes. La position est «mauvaise», on freine comme des lopettes, on ne rentre pas assez rapidement en courbe et on accélère comme des jeunes puceaux. Ca calme d’autant plus que le reste de la matinée se fera les mêmes bases alternant travail dans d’autres courbes et roulage libre en deux groupes (Débutant avec les plus lents des intermédiaires et expert avec les plus rapides des intermédiaires). La température monte toujours autant, les glacières posées de-ci de-là autour de la piste sont les bienvenues pour se rafraichir et retrouver l’eau perdue par l’effort…

La fin et la faim sont proches. La pose de midi arrive à point nommé. Un moment indispensable pour reprendre des forces dans le resto de Lédenon à la salle climatisée. Souci, j’ai quasiment rien bouffé. Trop chaud surement puis j’ai des réserves. Pas grave…
De retour de la pose, je replonge dans ma combarde détrempée par la transpiration et l’arrosage à l’eau plate. Indispensable pour refroidir le bonhomme. On repart pour le même programme que le matin, on bosse des courbes en alternance avec des roulages. Alors que l’on bosse dans la cuvette, Freddy me corrige sur ma position et m’invite à monter sur sa 1198S pour me montrer la bonne pose sur l’angle. Le souci majeur, c’est ma tête (je le savais déjà…) et les épaules. De retour au stand, «ma» 848 blanche commence à faire des bruits suspects en provenance du bouilleur. Après avoir prévenu les autorités compétentes, me voilà avec une rouge mais équipée d’un cam’ embarquée. Ni une ni deux, me voilà parti pour un roulage libre avec la cam’ en mode «enregistrement». Goodddd……
Sur les 17 minutes que dure la vidéo je colle au train de Francine, une pistarde qui a un CV de motarde à faire pâlir le moindre mec (24h du Mans, de Barcelone avec un équipage 100% féminin, Le Bol d’Or, la Dream Cup, le championnat d'Europe de vitesse féminin,…) mais ce que je ne savais pas c’est que Freddy avait pris la piste et était à nos trousses. Il me fait l’inter’ dans le triple gauche et me couine dessus. Même si je ne l’entends pas depuis ma Ducat’, vu les gestes qu’il fait en ma direction, je sens que je roule comme une merde


Les courbes suivantes, je me concentre et m’applique sur les conseils qu’il m’avait distillé quelques minutes plus tôt. Une courbe à droite, Freddy se retourne, je suis plein angle la tête sortie comme pourrait l’avoir une tortue de Floride. Il me fait signe en levant le pouce et en s’excitant sur la moto, j’ai la banane sans pour autant m’enflammer. Rebelote dans la prochaine courbe à gauche, Freddy semble être content d’avoir réussi à faire passer le message. Retour au box dans sa roue, histoire d’avoir des explications : «les deux dernières courbes, c’était nickel pour la position. Par contre quand tu roules tout seul, c’est bien mais si tu prends quelqu’un en chasse tu déhanches plus du tout». Il faut dire que les slids de bottes ont souvent frotté la piste avant le slid de la combarde… je suis rincé, mais l’envie de mettre du gazzzz est toujours là mais sans trop bouger de la moto


Petite bafouille de Freddy sur le réglage de la partie cycle avec le groupe des experts alors que les deux autres groupes débriefe grâce à la vidéo dans la salle climatisée (les salauds !!). Un sujet vaste comme un jour sans fin qui n’est pas nécessaire d’aborder si on n’est pas en dessous des ’30 à Lédenon




La fin de journée est proche tout comme l’apéro qui signifie que la première des deux journées est achevée. Les muscles sont contractés, les courbatures commencent à pointer le bout de leur nez malgré les nombreux litres d’eau liquidés tout au long de la journée où il a fait plus de 37 degrés à l’ombre… sans ombre. Le retour en voiture va être dur, je la transforme en boite de nuit (pour les décibels) pour rester attentif. Arrivé à l’appart’, la douche m’accueille les bras ouverts. Trop bon. Repas avalé et dodo rapide en me refaisant le film de la journée et en pensant bien à ma position sur la moto. La nuit porte conseil…
Jour 2, le déclique…
Ohhhhh que la nuit fut longue, 23h, 1h50, 2h22, 3h10, 4h32, 5h58, 6h… enfin l’heure. Pas pu fermer l’œil de la nuit. Ça fait des mois que cela dure mais pour le moment ça tient bon. Les muscles sont à l’agonie. Avant bras, triceps, cuisses, cervicales… on sent tout de suite les parties du corps qui ont bien bossées. C’était bien la peine de reprendre le sport en mode «j’me fais mal et au moins je sais pourquoi» !!
8 heures, arrivée à Lédenon. Je fais le tour des box pour dire bonjour et papoter avec tout le monde (ou presque) avant d’enfiler ma combarde, toujours mouillée de la veille. Derrière moi, Alex Vieira vient me trouver : «Olivier, on a maté la vidéo que t’as fait hier et on croit que les soucis de la 848 blanche sont dus à quelques rétrogradages un peu velu sur deux courbes»… put*in, fait ch*er, j’ai ruiné une Ducati. «Un conseil, ne repasse pas la première dans ces deux courbes. Reste en seconde. Ça sera mieux pour toi et pour la mécanique qui aime pas les grosses sollicitations avec ces fortes chaleurs». Me voilà au courant. La journée comme bien.
Je remonte donc sur la belle rouge tout penaud en direction de la prochaine courbe à bosser, le triple gauche en guise de petit déj’. Aujourd’hui, c’est Christophe Cogan (http://www.christophecogan.com/actualitefr.html) qui nous sert de maitre de cérémonie. La matinée se passe comme les deux demi-journées de la veille. On enchaîne les tours de piste, je me concentre sur ma position et les passages de rapport de la Ducat’. Christophe me dit que c’est bon pour moi. Je passe vite en courbe, la position est bonne mais je peux encore être plus vite dans toutes les phases. Facile à dire…


Les litres d’eau s’engloutissent à une allure folle. La température monte toujours, l’heure de midi approche. J’ai du mal à me dessaper tellement j’ai mal partout. En allant au resto je me retrouve avec freddy, Christophe et Diana


Pose de midi en charmante compagnie (diana), Christophe et sa moitié ainsi que Freddy et sa moitié. On rigole, on papote, une ambiance bien sympa sans barrière mais l’aprem’ arrive tout comme la suite des roulages. Avant de se fringuer en pistard, un nouveau bon moment avec Diana, Freddy et d’autres dans le box (à l’ombre !!!!!!!!!) à parler de grigri des pilotes, de préservatifs en spray, de choses et d’autres…
Dernier enfilage de la combarde pour enchaîner les tours de circuit. La fatigue est là et s’accumule à chaque tour, bien aidé par la chaleur étouffante même si le vent est plus présent que la veille. Au milieu de l’aprem’, la pistarde rouge est sur réserve. Direction le box pour faire le plein d’essence. Je constate que le bruit en provenance du moteur est aussi présent sur celle-ci : «Ça ne doit pas être ma faute, chef !!»

Lors du dernier roulage libre de l’aprem’, suis mort. Impossible de claquer un chrono (à mon niveau hein…), je me concentre sur ma position en me forçant à faire de belles choses tout en soignant les trajectoires, les points de freinage et à tenir la corde du mieux possible. Mais le triple gauche devient trop long au bout de deux jours sans sommeil et sans trop bouffer non plus. Je décide de stopper l’effort avant de faire une boulette et de rendre la seconde 848 en morceau. Cela ne ferait pas beau sur mon CV.


Retour au box et dans une tenue civile (short/tong et basta) pour mater les nombreuses photos prises par Diana. Discussion avec Christophe et Freddy au sujet de ma prestation. Il me demande quand est-ce que je m'inscris sur une saison de championnat de France de vitesse. Je leur dis que c'est pas demain la veille mais cette remarque me touche, forcément :gene2: . Petite cérémonie de départ avec remise des chronos, d’un diplôme et d’un joli T-Shirt estampillé BMC. Retour à la maison avec des souvenirs plein la tête et petit resto les pieds dans le sable pour fêter la fin de ces deux jours de roulage sur l’un, pour le pas dire le plus beau circuit de France…
Bref, pour ceux et celles qui auront eu le courage de me lire jusqu’au bout (les pauvres

Coup d’œil dans le rétro, retour sur Nantes


Photos : Diana Rauch (http://www.dianarauch-photo.com/) et bibi