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SVED
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Les cartos, c'est pour les faibles
J'ai essayé pour la première fois une injection réglable en roulant. M'ouais...

J'ai essayé pour la première fois une injection réglable en roulant. C'est une manière élégante de complètement foirer en moteur en facturant l'excuse à l'acheteur. Mouais.
Les cartos, c'est pour les faibles
Kronik : Les cartos, c'est pour les faibles

C'est un gros moteur : le plus gros que j'ai jamais conduit. Plus gros que la somme des cylindrées de mes trois dernières motos. Mon premier réflexe est de démarrer en mode "pluie", persuadé comme je suis d'avoir posé mes fesses sur un engin qui va me catapulter dans le décor dès le premier quart de poignée. Je m'élance sur des oeufs : trois fois la puissance de Lapin-Lap1, je ne fais pas le mariole.

Bheu ? En fait, ça roule tranquillou. Ça vibre d'un peu partout bizarrement, mais c'est normal sur une moto que je ne connais pas. Je reste sur le mode "standard". Le mode "plouc", donc. A mi-ouverture, ça répond comme Lapin-Lap1 à fond ou comme ma GPZ 500 en 2e à 50 à l'heure, mais avec un temps de latence qui m'agace. Ma SV 650, dans mes souvenirs, était plus vive.

Au feu, je bidouille la commande au guidon et je descends en "pluie" ; le mode "j'aurais dû m'en acheter une plus petite mais ça aurait été la honte auprès des potes". Démarrage. Déception. Me voilà sur une 125 kitée de 240 kilos. Je repasse en "standard" illico. Plutôt prendre la caisse quand ça flotte : elle se traîne autant et au moins je suis au sec.

Je sors de la ville après une longue portion limitée à 50 où je me cale naturellement aux alentours de 2.200 tours... à 75 compteur sur le dernier rapport. C'est mon test personnel pour savoir si une moto va bien en urbain : si je roule à plus de 70 en ayant l'impression de me traîner à 55 à tout péter, c'est que cette moto n'a rien à faire en ville. Vite : décarrons d'ici !

Quelques virages. J'apprivoise la mise sur l'angle. Bien plus basse que Lapin-Lap1, elle m'oblige à plus pencher, à accompagner avec les épaules. Ligne droite. Allez ! Courage ! Enclenche la post-combustion, KPOK ! Je passe en mode "j'ai pas raqué autant pour être bridé à 100 chwô". Humpf ! La réponse à la poignée est immédiate, trop sensible, même. Vrouf ! Ça y est, j'ai enfin un "vrai" moteur, avec une poignée de gaz qui répond. Le câble ne me fait plus l'impression d'être un élastique détendu ou que sa course morte est trop longue. Pour un peu, j'aurais presque le ressenti d'avoir des carbus sous les fesses.

J'essaye le mode "usé", en poussant la puissance à fond tout en mettant le frein moteur au minimum. En fait, je me surprends à chercher un fonctionnement "deux-temps" sur un bon gros twin à soupapes. La supercherie a atteint ce niveau.

Car c'en est une, de supercherie. Oui, intellectuellement, je comprends l'intérêt du mode "pluie" ; je vois pourquoi rouler en "standard" avant de passer en "sport" le temps de doubler. Mais le motard rebelle qui sommeille en moi s'agite au contact de cette diablerie électronique qui offre aux constructeurs une excuse toute trouvée quand il s'agit de mettre sur le marché des machines aux moteurs ratés, le cul entre deux chaises, jamais vraiment ceci, mais jamais vraiment cela non plus.

Les cartographies réglables, c'est le proverbial ménagement de la chèvre et du chou, le triomphe du modérantisme, de l'entre-deux, de l'indécis, du beurre et de l'argent du beurre. C'est ne contenter personne en essayant de se soumettre à l'ensemble.

Je lis ici ou ailleurs que motardus simplex applaudit aux cartos réglables, sans songer que le mode "pluie" veut dire qu'il n'est pas capable de conduire proprement. Que s'il a besoin d'un mode "sport" à débrancher au guidon, c'est qu'il n'a pas l'expérience nécessaire pour rouler avec ce moteur. Sans assistance électronique, sans ce retour discret de la vilipendée loi des 100 chevaux, il y aurait peu de motos de 200 bourrins sur route ‒ou alors toutes au tas au premier virage.

Sur la moto que j'essaye, il y a trois modes : "mou", "bof" ou "inutilisable en ville". En quoi est-ce un progrès par rapport à un moteur standard, soit pensé pour être exploitable partout, soit avec un parti-pris lié à l’usage (piste, tout-terrain, trial etc.). Là, cette moto m'offre trois possibilités dont aucune ne me convient. Je suis forcé de décider, puisqu'il n'existe pas de mode "normal", pas de choix de retirer le fusible pour rouler sur une moto et pas sur un de ces gadgets qui donnent à l'utilisateur une fausse impression de contrôle sur sa servitude.

Les cartos ? J'en ai testé une. Bof.

Mais je ne serais pas étonné de lire d'ici peu sur le forum :"ya pas de mode "pluie" ? J'achète pas : trop dangereux".
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Titounecsn
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Message par Titounecsn »

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:hehe: :super:
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SVED
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Message par SVED »

La dernière goutte d'essence ne sera pas pour toi
Oh, merde... Oh, on va manger cher, là...

La dernière goutte d'essence ira dans le réservoir d'un truc peint en kaki ou en gris. Ils attendent de toi que tu te serres la ceinture ; à Eux de trouver la bonne excuse.


Prends le graphique historique de la consommation de pétrole depuis 150 ans, ajoute-y les prévisions à 2050 et fais un truc rigolo : renverse-le selon l'axe horizontal. Maintenant, nous ne sommes plus au sommet d'une vague, mais au fond d'un trou. Un trou de 35,8 milliards de barils par an ‒d'où mon ricanement quand le journaliste d'une chaîne de radio généraliste annonce, tout enthousiaste, la découverte d'un gisement "géant" de 15 milliards de barils... mouais... même pas 6 mois de consommation en faisant très très gaffe, quoi.

Remonter la pente va être délicat : rares sont les personnes à entendre ce qu'implique de se passer, années après année, de 5 % de notre production de pétrole sur les 40 ans qui viennent. Pas du tout pour des questions liées au climat ‒déjà qu'on n'est pas foutu de prévoir la météo à 48 heures, alors sur 20 ans : ha ha ha‒ mais pour des raisons géologiques. Les mines ont des rendements de moins en moins importants et il faut de plus en plus d'énergie (et donc de pétrole) pour extraire x tonnes de charbon, de cuivre, de fer ou de quoi que ce soit d'autre.

La récente consultation populaire suisse est à ce titre intéressante : les Suisses veulent bien faire des efforts, mais à condition que d'autres en fassent plus et avant eux. On va aller loin, avec ça.

Quand je chausse mes lunettes de décroissant, je me dis que les motos A2 ne sont pas du tout là pour sovédévi™ mais bien plutôt pour nous habituer à l'idée que 45 chevaux, c'est bien suffisant pour rouler à 130... non 120... non 110 et ainsi de suite. Ce qui est parfaitement vrai ; mais il faut vendre l'idée à motardus simplex saoulé depuis plus d'un siècle par les publicitaires qui, même en mode faux-derche, te susurrent à l'oreille : "vitesse + gros moteur = bien".

Difficile de faire machine arrière, d'autant que ceux qui s'y collent ont grandi dans ces moules à têtes de noeuds où ils apprennent par coeur la doctrine de la croâssance infinie, même quand elle est "négative".

Je lis avec attention, mois après mois, les chiffres donnés par l'Union Française des Industries Pétrolières, mon indicateur précurseur personnel. Depuis un an, je suis stupéfait de lire des -8 %, -12 % et même -18,9 % entre avril 2021 et avril 2019. Quasiment 1/5e de carburant routier en moins. En théorie, les éconologues qui sont payés pour dire ce qu'il faut penser aux ploucs que nous sommes devraient être en mode nucléaire : quasiment 20 % de baisse ! La décroissance, la tant détestée décroissance, est là, sous leurs yeux ! -20 % sur le carburant routier en avril !

Parenthèse sur le carburéacteur : -65 % en avril. Si tu bosses de près ou de loin dans la filière aéronautique, passe vite un CAP de plombier et vends ta baraque avant que la région de Toulouse ne devienne la nouvelle Creuse.

Le pétrole est une question politique. Je me demande alors pourquoi l'Ufip a choisi de comparer avril 2021 à avril 2019 plutôt qu'avril 2020, où la baisse aurait été moins spectaculaire ‒en priant pour que le stagiaire chargé de traiter le communiqué de l'Ufip recopie sans réfléchir. Parce que sur une année glissante, de février 2020 à fin janvier 2021, la consommation française de carburants baisse de 16,4 % à 41,940 millions de m3. Ça devrait autant nous laisser sur le hulk que si l'équipe de France de foute avait perdu 48 à 0 contre le Vatican.

Pourquoi je te parle de tout ça ? Parce que c'est critique pour comprendre les 15 ans qui viennent. Parce que la mère Hidalgogo ne fait pas tout son cinéma par gaîté de coeur, bien au contraire, ça risque de lui coûter son poste douillet ; son successeur fera la même chose et peut-être même encore plus vite. Petit à petit, mais de plus en plus rapidement maintenant, il va falloir expliquer à la population en général et à motardus simplex en particulier que les bécanes de 200 chevaux pour se traîner la teube sur le Périphe à 82 km/h, c'est mort.

Il leur faut juste trouver le bon prétexte. Par exemple une catastrophe mondiale. Un gros machin façon 11 septembre, mais puissance 10, avec carrément plus de morts pour bien faire flipper dans les chaumières, branchées douze heures par jour sur Radio-Matignon. Pas une excuse bidon comme la banquise, qu'on a essayé de nous vendre pendant 10 ans et qui a fait un bide. Non, non, une bonne grosse cata où tu te dis que notre seule planche de salut serait d'avoir Jean Reno comme Premier ministre et Joey Starr à la Santé, pour causer efficacement avec son homologue allemand Dolph Lundgren, maintenant que Jet Li est Premier secrétaire en Chine et que Bruce Willis a pris les rênes de l'OMS.

Ayé ? T'as pigé ? T'as pigé pourquoi quand je lis les chiffres de l'Ufip, je me dis :

‒ Oh, merde... Oh, on va manger cher, là...
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